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Le stress chez l’enfant

Publié le 11 Jan, 2023
bilan de naturopathie

Aurore AITA

Naturopathe

D’où vient le stress chez nos enfants ? Comment s’exprime-t-il ? Et comment les aider à le réduire ?

Mais avant tout : qu’est-ce que le stress ?

Le stress est une réaction physiologique de l’organisme pour répondre à des changements de situations. Face à une situation inhabituelle, notre corps réagit en produisant deux hormones différentes :

· L’adrénaline : cette hormone qui nous booste, nous met en mouvement. Elle nous donne de l’énergie pour nous permettre d’être plus efficace.

· Le cortisol (hormone du stress) : le cortisol est sécrété dans une seconde phase, pour venir calmer le stress et compenser la sécrétion d’adrénaline. Il augmente le taux de glucose dans le sang.

L’adrénaline n’est pas nocive en soi : tout est une question de dosage et de répétitivité…

La sécrétion de ces hormones est tout à fait normale. Le problème n’est pas le stress, mais trop de stress : une situation stressante répétée, ou qui dure trop longtemps va entraîner des conséquences physiologiques :

· L’adrénaline nous rend hyper réactif : notre corps est prêt à attaquer, à réagir ou à fuir, et notre esprit peut se sentir submergé par un sentiment de peur, d’angoisse…

· Le cortisol au contraire nous paralyse, nous inhibe, nous bloque. Notre esprit est brouillé, n’arrive pas à avoir des idées claires et considère la moindre difficulté comme insurmontable. Là encore, un grand sentiment de peur nous envahit.

Pourquoi nos enfants sont-ils stressés ? Les causes principales

Pourquoi les enfants sont-ils de plus en plus stressés ?

Bien sûr, il existe des sources de stress majeures, vécus dans la petite enfance (comme la maltraitance physique, morale ou affective, l’abandon…). Mais le stress, de plus en plus présent chez nos enfants, est surtout lié à notre mode de vie occidental.

Déménagement, rentrée scolaire, rythme de vie intense, parents peu présents, sollicitations importantes exacerbées par la présence des écrans, difficultés familiales, etc.

Tout comme les adultes, les enfants peuvent être déstabilisés, et stressés, par les changements de repères, les évènements inhabituels, mais aussi le rythme du quotidien.

La différence avec l’adulte c’est qu’ils ne savent pas verbaliser leur anxiété : « Je suis stressé(e) », « je suis angoissé(e) ». Il est plus rare d’entendre ces mots dans la bouche d’un enfant. Ce dernier connait mal ses émotions et leurs différentes manifestations. Le stress est difficile à mesurer tant il peut être un sentiment diffus, parfois confondus avec d’autres émotions passagères. (Colère, tristesse, peur, anxiété…)

Les enfants sont tout aussi concernés par le stress que les adultes peuvent l’être. « C’est notamment le cas des enfants anxieux de nature, explique Lise Bartoli, psychologue clinicienne. Chez eux, l’anxiété est un trait de caractère, que l’on peut percevoir parfois dès les premières années de vie. » Louise Reid, psychothérapeute, préfère parler de “tempérament hypersensible”. « Toutes leurs émotions sont exacerbées, tant les belles que les moins bonnes. C’est pourquoi les peurs sont généralement plus grandes et plus fortes, causant de l’inquiétude qui se transforme souvent en anxiété. »

Mais sans pour autant être anxieux de nature, ou hypersensible, n’importe quel enfant peut être ébranlé par des changements de repères, souvent inévitables, qui jalonnent le quotidien : déménagement, arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, séparation des parents, changement de rythme professionnel des parents, entrée à l’école, période financière difficile pour la famille, etc.

Prendre du recul

Il sera donc important d’apprendre à repérer les signes de stress et leurs manifestations. Il est rare que tous les signaux d’alarmes se manifestent chez un seul enfant. Et pris isolément, ou sur de courtes durées, ces mêmes signaux peuvent être sans gravité. « Pour différencier l’anxiété d’un petit stress ponctuel ou d’une adaptation normale, explique Louise Reid, il faut réussir à définir à quel point cela handicape l’enfant. Est-ce que cette anxiété (qui n’est ni plus ni moins qu’une grande inquiétude) l’empêche d’avancer ? Est-ce qu’elle le tétanise ? Est-ce que les encouragements seuls ne suffisent pas et qu’il a besoin d’être sans cesse rassuré ? Sécurisé ? » Autant de questions qui vont permettre de juger de l’intensité du trouble.

Par ailleurs, c’est aussi la répétitivité et/ou la durée des symptômes qui vont permettre aux parents de savoir s’il y a lieu, ou non, de s’inquiéter.

Quelles sont les manifestations du stress chez les enfants ?

Les petits maux de tous les jours…

Certains enfants sous pression, quelle que soit la source principale de leur stress, vont développer des signes manifestes de stress d’intensité variée :

· Maux de ventre : douleurs abdominales (la « boule au ventre au moment de partir pour l’école), nausées, diarrhée le jour du contrôle… sont des signes fréquents d’anxiété. On peut y associer une modification de l’appétit (pas faim, ou au contraire alimentation impulsive).

· Maux de tête : certains enfants peuvent se plaindre d’avoir le tête lourde, et des difficultés d’endormissement. Ils peuvent aussi se réveiller en pleine nuit à cause de cauchemars, ce qui va les fatiguer encore plus, et faciliter les maux de tête…

· Signes régressifs : chez certains enfants, le stress s’exprime par le besoin de remettre la lumière pour dormir, ou par des pipis au lit, besoin de boire au biberon… D’autres enfants vont se ronger les ongles, ou développer des tics ou tocs plus ou moins visibles.

Difficultés d’apprentissage des enfants stressés

Le stress entraîne des répercussions sur les émotions des enfants : irritabilité, colères, ou au contraire inhibition, repli sur soi, isolement sont des manifestations courantes d’un état de stress.

Certains enfants vont avoir aussi un besoin de bouger incontrôlable : comme si leur corps devait absolument répondre à l’injonction de leur cerveau de fuir, d’être prêt à attaquer ou de se replier. Ce sont les enfants qui bougent en rythme sur leur chaise, ou bougent leurs doigts de façon compulsive, sans que la raison ne puisse arrêter ces mouvements.

Ces mouvements physiques ou émotionnels vont avoir des conséquences sur leur façon d’apprendre. Le stress agit sur le cerveau comme un brouilleur, qui empêche l’enfant de se concentrer. Il peut aussi agir sur la mémoire : l’enfant ne retient pas ses leçons car son cerveau est « parasité » par des pensées incessantes, des ruminations ou par un état de peur.

Les enfants stressés perdent facilement confiance en eux, se dévalorisent et peuvent aussi perdre l’envie de jouer. Ils se désinvestissent de ce qu’ils font pour se protéger : de l’école si c’est leur source de problèmes, ou de la vie de famille si c’est leur principale source de stress.

En conséquence, certains enfants sous pression développent des comportements et pathologies liés au stress, de la simple peur d’aller à l’école jusqu’à la véritable phobie scolaire.

Stress : mieux vaut prévenir que guérir

Pour protéger les enfants de l’anxiété, Lise Bartoli recommande de faire autant que possible des sas de décompression avec son enfant. Des moments où l’on ferme tout (TV, téléphone) et où l’on passe du temps exclusif avec lui, même si c’est seulement 5 minutes au coucher. C’est un temps pendant lequel on peut aborder les questions que l’enfant se pose, les sujets qui l’inquiètent, et en profiter pour le rassurer. « Un enfant capte et entend beaucoup de choses qu’il ne comprend pas toujours. Si les informations dont il dispose sont source d’inquiétude, c’est aux parents de les rassurer, plutôt que de laisser planer un flou, souvent bien plus angoissant que les explications que l’on peut lui donner. »

Mieux vaut donc nouer un dialogue dans le but d’essayer, avec l’enfant, de trouver ce qui pourrait l’angoisser : identifier les moments où les symptômes se manifestent (toujours le matin, toujours le jeudi…), les lieux (à l’école, à la maison…), les évènements ou les changements qui ont pu survenir (une dispute, une humiliation, un chagrin…).

Le saviez vous ? En période de stress ou de crise, les enfants observent les comportements et réactions des adultes pour savoir comment gérer leurs propres émotions.

La place de la naturopathie

A chaque situation complexe des solutions simples et multiples existent.

L’accompagnement de ses enfants en proie au stress en excès est indispensable car la chronicité peut entrainer des pathologies plus ou moins graves à l’âge adulte.

La Naturopathie peut aider à retrouver les conditions durables d’un apaisement par l’utilisation de techniques naturelles (adaptées à l’âge de l’enfant) telles que la relaxation, la respiration, l’alimentation, la micro-nutrition, l’apport d’oligoéléments, la phytologie (extraits de plantes), l’aromathérapie (huiles essentielles).

Je vous propose d’approfondir le sujet avec de nombreuses solutions pour la gestion du stress au quotidien, à la maison pour toute la famille.

Atelier gestion du stress

Planning 2023-2024 à voir

NOUVEAUTE: l’atelier aura lieu en 2 temps: théorique avec le parent seul puis en pratique avec le duo parent/enfant.

Au plaisir d’échanger sur le sujet,

Aurore